Serait-ce parce que l’écrivain Henry Murger avait lui-même connu la vie de bohème durant sa jeunesse que ses Scènes de la vie de bohème décrivent avec tant de justesse ces artistes fauchés, crève-la-faim, prêts à brûler un manuscrit pour se réchauffer, mais qui rêvaient d’une vie meilleure à une époque où la bourgeoisie matérialiste triomphait ? En s’appropriant ces scènes, Giacomo Puccini nous livre, à travers l’histoire bouleversante du poète Rodolfo et de la fragile Mimi, quelques-unes de ses plus belles pages d’opéra. Le metteur en scène Claus Guth situe leur amour brisé dans un univers où le passé ressurgit sous forme de flashes hallucinatoires. Dans cet écrin surprenant, la musique de Puccini résonne sublimement et laisse place à l’essence même de l’œuvre : le souvenir en tant que lien ténu qui nous relie à la vie.
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