Si Haendel était encore de ce monde, il serait qualifié de résilient. En effet, en 1734-1735, alors que le public commence à se détourner de lui et que son contrat avec le King’s Theatre arrive à son terme, le compositeur se lance dans l’écriture d’Ariodante, un opera seria destiné à inaugurer le tout nouveau Théâtre royal de Covent Garden. Comme galvanisé par l’adversité, il livre une œuvre rayonnante, où la virtuosité de la musique s’harmonise avec la simplicité du livret – tiré d’un épisode d’Orlando furioso de l’Arioste. L’histoire raconte l’amour entre la princesse d’Écosse, Ginevra, et Ariodante, auquel elle est promise. Mais un complot orchestré par le traître Polinesso la fait accuser d’infidélité. Si le plus beau lamento de Haendel, « Scherza infida », est présent dans cette partition inspirée, toute l’œuvre regorge également d’arias virtuoses et respire l’intelligence théâtrale. De quoi stimuler l’inspiration de Robert Carsen, qui signe, après son Alcina d’anthologie à l’Opéra national de Paris, la nouvelle mise en scène d’Ariodante, également composé en 1735.
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